Série de collages inspirés par les estampes Saint-Sulpicienne trouvées dans les brocantes. Elles illustrent les propos d'Edgar Morin, dans son essai "Les Stars". L'une d'elle a été utilisée pour la couverture de la réédition de 2001. Les vedettes de cinéma, du sport, occupent une place comparable aux Dieux de l'Olympe de l'antiquité. Il ne s'agit pas d'une critique de la religion, mais celle du système médiatique de "starification".
Exposées en 1998 dans le cadre du festival du Court-Métrage de Clermont-Ferrand, les œuvres étaient présentées avec un texte citant largement Edgar Morin, avec son autorisation et ses encouragements. En voici l'introduction.
Elle était là depuis des mois... pâle lithographie, effacée par l'âge et la poussière. Pourtant, imperceptible d'abord parce que feutré par l'oubli, un murmure se fit plus persistant "pou, pou, pi, dou..." qui se répéta avec insistance dans le désordre de l'atelier "POU, POU, PI, DOU..." et qui s'amplifia jusqu'à couvrir le cri du fusain et le chuchotement du pinceau "POU, POU, PI, DOU..." jusqu'à la révélation, tout à fait brutale, inattendue, lumineuse. C'était bien elle, Première Apparition, qui rayonnait de tendresse malicieuse dans cette caverne humide et sombre. Tandis que les chœurs célestes répétaient "POU, POU, PI, DOU" elle révéla sa vraie nature:
"Je suis Norma Jeane, La Marilyn Monroe..."
Depuis ses apparitions n'ont plus cessé.
En vérité, je vous le dis : Marilyn n'est pas morte.
Quand plusieurs fidèles se réunissant en son nom, Elle est au milieu d'eux. Elle ressuscite sur chaque écran, dans une éternité de gélatine en technicolor et en cinémascope... Et cela tant qu'il y aura des salles obscures... Dans les siècles des siècles... POU, POU, PI, DOU...